Par Gabriela de França Nanni, Pharmacienne, experte en phytoaromathérapie et rédactrice scientifique.
À condition qu’elle soit bien encadrée, une démarche intégrative de santé peut soutenir le corps et l’esprit pendant le cancer. Dans cet article, nous parlerons des traitements à base de plantes pour soutenir les effets collatéraux et renforcer l’organisme pendant les traitements contre le cancer et des outils permettant aux malades de soutenir leur mental, bouleversé par les épreuves qui accompagnent la suite du diagnostic du cancer.
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Pourquoi adopter une démarche intégrative
Selon l’Association francophone de soins oncologiques de support (AFSOS), environ 40 % de Français atteints du cancer recourent aux médecines complémentaires.
En effet, la médecine intégrative est une approche centrée sur le patient, alliant le meilleur de la médecine conventionnelle et des thérapies complémentaires dans le but de soutenir le patient dans la rémission du cancer.
Selon les oncologues, il s’agit de la meilleure méthode pour prendre en charge les symptômes liés au cancer et aux traitements, car elle permet de :
- Lutter contre les effets secondaires (les nausées, vomissements, la chute de cheveux et de poils, la diarrhée, la fatigue, etc.et les douleurs provoqués par les traitements lourds tels que la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie, l’immunothérapie, etc. ;
- Soutenir psychologiquement les patients atteints de cancer dans leurs relations personnelles, amoureuses, professionnelles, ainsi que dans leur relation avec le corps et l’image de soi ;
- Intégrer corps-esprit et les modifications du style de vie pour mieux gérer les symptômes physiques et émotionnels liés au cancer et aux traitements ;
- Détecter plus tôt la maladie ou anticiper une rechute ;
- Rendre le patient acteur de ses soins grâce à un regard personnalisé et humain et à une approximation de la relation médecin-patient.
Soutenir le corps et l’esprit pendant le cancer
Comment retrouver de l’énergie pendant les traitements contre le cancer ?
Les plantes au secours de la fatigue et des effets secondaires
Le choc face à l’annonce de la maladie, la fatigue post-chirurgie, suivi des traitements et leur lot d’effets secondaires, notamment sur le sang (baisse de la numération des globules blancs, plaquettes et globules rouges…) et sur les organes d’élimination (surcharge et dysfonctionnement du foie et des reins), bouleversent les patients sur le plan physique et émotionnel.
Pour renforcer l’organisme, les plantes adaptogènes telles que le ginseng, la rhodiola, l’eleuthérocoque et l’extrait de bourgeon de cassis peuvent aider les malades à trouver des ressources physiques et morales pour affronter cette période.
L’extrait de bourgeon de cassis est intéressant surtout d’un point de vue énergétique et aussi parce qu’il comporte moins de risques d’interactions avec les traitements. Ces adaptogènes en général peuvent être associés à la vitamine C.
Pour lutter contre les effets secondaires des traitements, il y a également les champignons, dont les études scientifiques ont démontré les vertus anti-inflammatoires, antioxydantes, antivirales, antibactériennes et stimulantes des fonctions d’élimination et du système immunitaire. Le cordyceps (Cordyceps sinensis ou militaris), le reishi (Ganoderma lucidum), le shiitake (Lentinula edodes), le coriolus (Trametes versicolor) ou encore le chaga (Hericium erinaceus), riches en polysaccharides alpha et bêta-glucanes, favorisent la récupération, en renforçant l’immunité et les fonctions respiratoire et hépatiques, en plus d’optimiser l’utilisation de la glucose et de l’oxygène et redonner de l’énergie aux surrénales.
En association avec les adaptogènes, certains végétaux comme l’ortie, reminéralisant et dynamisant de premier choix, peuvent apporter à l’organisme fatigué des minéraux, des oligoéléments, des vitamines et de la chlorophylle.
Le sport, un vraie allié contre l’inflammation
Les bienfaits du sport pour les patients qui luttent contre le cancer tient au fait que le sport engendre la baisse des cytokines inflammatoires, produites par l’inflammation, elle-même aggravée par la résistance du corps contre la maladie.
Ces cytokines inflammatoires agissent en induisant un comportement neurologique d’inactivité, de mise au repos et de repli sur soi. Bien que salutaire dans une certaine mesure, ladite inactivité provoquée par les cytokines doit être contrebalancée pour éviter l’affaiblissement. En outre, en agissant sur les muscles, ces cytokines engendrent la fonte de la masse musculaire, accentuant davantage la faiblesse du patient.
Pour cette raison, un minimum d’effort modéré au quotidien (entre 30 et une heure) est conseillé, étant donné que les muscles en action produisent les myokines, l’antidote aux cytokines.
Les activités physiques pour les patients atteints du cancer doivent activer le cœur et les muscles en douceur, sans excès.
L’association Cami Sport & Cancer, spécialiste dans l’accompagnement sportif de la maladie, propose des programmes adaptés pour les malades et dans certains hôpitaux.
Soutenir les reins et le foie pendant le cancer
Le foie et les reins sont les émonctoires majeurs de notre organisme, responsables pour le drainage des toxines. Or, ces deux organes sont mis à rude épreuve pendant la chimiothérapie et les soutenir est essentiel pour la rémission du patient et pour l’efficacité du traitement.
Ainsi, dans le but d’aider les malades à mieux tolérer les traitements lourds, certaines plantes spécifiques peuvent être ajoutées au protocole, comme l’orthosiphon, le pissenlit, le chiendent et la busserole en forme de tisane. Il faut également favoriser une bonne hydratation, à raison de deux litres supplémentaires d’eau par jour entre les repas, dont du thé vert, pour ses vertus diurétiques et antioxydantes.
Parmi les plantes protectrices, drainantes et régénératrices, le Desmodium adscendens, une plante africaine redécouverte dans les années 1970 par le Dr Pierre Tubéry, est considéré comme le remède de référence du foie en chimiothérapie. L’atténuation de nausées, la protection de cellules, l’amélioration de la récupération post-traitements sont autant de bienfaits de cette plante, dont les principes actifs (les flavonoïdes commme l’isovitexine), font baisser le marqueur enzymatique des transaminases, un indicateur d’un foie en souffrance.
Limiter et soulager les troubles digestifs
Les troubles digestifs tels que les nausées, les colites, les ballonnements et les constipations sont des effets secondaires courants des chimiothérapies et des traitements associés comme la cortisone et les antibiotiques.
À l’altération du foie, fortement sollicité pendant ces traitements, vient s’ajouter la perturbation de la flore intestinale et un affaiblissement de l’épithélium digestif, qui entraîne la baisse du système immunitaire, des intolérances alimentaires et une malabsorption des vitamines.
Des travaux scientifiques (Inserm 2012) ont démontré le lien entre une flore intestinale de bonne qualité et l’efficacité de la chimiothérapie.
Ainsi, pour renforcer la flore intestinale, il est important de suivre à la lettre les protocoles médicaux comme l’apport de 5 à 10 milliards de bactéries par jour, pendant toute la durée de la chimio. L’action assainissante de la chlorophylle (400 mg par jour en deux prises) sur la flore fongique (effet laxatif léger, absorption de gaz intestinaux et régulation de la fermentation) s’avère bénéfique.
Selon plusieurs études, mettre le système digestif au repos grâce à une diète aux jus ou potage de légumes permettrait d’améliorer la tolérance générale, réduire les effets secondaires et augmenter l’efficacité du traitement. Pour les nausées et le manque d’appétit, le gingembre, connu pour ses propriétés antiémétiques, antioxydantes et protectrices de l’estomac, anti-ulcéreuses, peut être consommé (plante fraîche ou en poudre) dans les trois jours précédents et suivants la chimiothérapie, ainsi que le jour même.
L’alimentation
Le premier réflexe alimentaire à adopter est sans doute la diminution de la consommation de sucre, car en excès, il augmente l’inflammation et nourrit les cellules cancéreuses.
Néanmoins, la suppression complète de sucres, sucres lents compris, comme dans le régime cétogène, bien que très plébiscité, doit être adopté sous étroite surveillance médicale, car elle peut amener à un déséquilibre nutritionnel.
Actuellement, il n’existe pas suffisamment de preuves scientifiques qui démontrent l’intérêt de jeûne thérapeutique au cours de traitements de cancer et, en plus, le jeûne peut engendrer une perte musculaire et aggraver la dénutrition et la sarcopénie.
La recommandation générale concernant l’alimentation pendant et après un cancer est :
- Limiter la consommation de fast-food et d’ aliments ultra transformés, riches en matière grasse ou en sucre ;
- Éviter l’excès de viandes rouges et de charcuterie ;
- Éviter la consommation d’alcool ;
- Avoir une alimentation riche en céréales complètes, légumes secs et en fruits et en légumes. Les fruits rouges, les agrumes, les crucifères (les choux, les alliacés comme l’ail et l’oignon) et la tomate méritent une place de choix dans les menus quotidiens, grâce à leurs propriétés antioxydantes et anticancéreuses ;
- Consommer plus de fibres alimentaires ;
- Les compléments alimentaires ne doivent jamais être pris sans avis médical.
Il est intéressant ici d’évoquer un légume originaire d’Afrique : le gombo (Abelmoschus esculentus).
Le gombo, également connu sous le nom d’okra, est un aliment aux vertus nutritionnelles et thérapeutiques, traditionnellement utilisé en Inde et en Afrique à des fins médicinales. En effet, outre sa richesse en nutriments, participant au métabolisme de graisses et à la digestion, une étude scientifique parue dans Phytotherapy recherche a constaté qu’une pectine extraite du combo diminuait la prolifération de cellules cancéreuses de la peau en induisant leur apoptose (mort cellulaire). Une autre étude, parue en 2014 au Brésil, a vérifié que la lectine du combo présente une activité anticancer in vitro sur une souche de cellules cancéreuses humaines du sein.
Grâce à sa teneur en antioxydants (polyphénols et flavonoïdes) et en vitamine C, le gombo présente des propriétés anti-inflammatoires importantes, à même de combattre l’excès de radicaux libres responsables de l’apparition de certains cancers. La présence importante de vitamine C dans le gombo lui confère également des pouvoirs antioxydants et immunomodulateurs. [1]
Soutenir le moral de patients ayant un cancer
Les facteurs psychologiques des patients, avant, pendant et après la maladie sont à prendre en compte. Soutenir les personnes pendant le cancer, c’est aussi les aider à s’approprier des outils qui permettent de gérer leurs émotions et leur état d’esprit, de se conscientiser des besoins fondamentaux pour traverser la maladie de la meilleure façon possible.
Le sentiment d’impuissance et de fatalité face à la maladie et aux traitements qui suivent déclenche toutes sortes de sentiments négatifs.
En plus d’un soutien psychologique adapté, certaines plantes peuvent, selon l’avis médical, aider les patients à mieux gérer leur émotion.
- Le safran, objet des études sérieuses démontrant leur intérêt dans la réduction significative des symptômes de dépression au même titre que les antidépresseurs ;
- Les plantes riches en oméga-3, des acides gras qui jouent un rôle important dans la stabilisation de l’humeur à moyen et à long terme et qui modulent les réactions immunitaires et inflammatoires ;
- L’homéopathie pour aider à calmer les angoisses dans l’attente du diagnostic (arnica 15CH, les staphysagria 15CH et l’Ignatia 15CH, etc.).
Outre ces traitements naturels à base de plantes, des activités thérapeutiques et physiques telles que l’acupuncture, la réflexologie, le yoga, la sophrologie, le tai chi et d’autres, en plus d’aider les patients à mieux gérer leur émotions, sont des outils puissants pour les aider à gérer l’image corporelle, affecté par la perte de cheveux, la mastectomie, les effets secondaires des traitements sur la peau, etc.
Nous avons écrit deux articles avec des informations utiles concernant : les soins pour la peau pendant les traitements contre le cancer et sur les soins pour les cheveux et le cuir chevelu. [1]
Des associations dédiées au soutien de malades, comme l’Association francophone des soins oncologiques de support (Afsos), proposent les soins thérapeutiques de support selon une approche holistique de la personne ; ou encore les outils permettant de réguler la cohérence cardiaque, comme ceux proposés par Heart Match Institute. Cette régulation peut aider les patients à traverser cette période, car le rythme cardiaque joue un rôle important dans la facilitation des fonctions cognitives supérieures, la création de la flexibilité émotionnelle et la promotion de la cognition sociale.
* Cet article est purement informatif et notre objectif ici est d’informer les personnes à propos des outils et des traitements naturels qui peuvent soutenir leur traitement conventionnel contre le cancer. Toute prise des médicaments phytothérapeutiques et homéopathiques, ainsi que toute diète alimentaire pendant le cancer doivent être obligatoirement suivis et validés par l’équipe de soin du patient.