L’Histoire intime du karité Karethic par Carole Tawema

Bonjour,

Je suis Carole Tawema, cofondatrice avec ma famille de Karethic. Une petite entreprise familiale de 5 personnes, installée à Lyon, et 700 femmes au Nord du Bénin, dans l’Atacora, près de la réserve de Biosphère Pendjari.

Comprendre le pouvoir du karité en Finlande

En 2006, alors étudiante en Erasmus en Finlande, le karité brut Grand Cru des productrices du Bénin m’a sauvé la peau suite à une crise d’eczéma sévère, due au lactose. Une couche épaisse de plaques grises couvrait ma peau de la tête au pied. Je n’osais plus sortir pour me rendre à l’université de Vaasa. Mon diplôme était mis en péril et mon dermatologue n’avait plus de solutions.

J’ai alors pensé au bloc de karité brut enveloppé dans un papier journal que ma mère avait glissé dans ma valise. “Au cas où”.

Ma mère avait en effet l’habitude d’ajouter le karité produit par les femmes du Nord du Bénin dans ses crèmes e luxe car elle n’était pas tout à fait convaincue de leur efficacité. Elle aimait leur parfum, leur texture mais en terme d’efficacité le karité restait pour elle une valeur plus sûre.

Ce bloc de karité était ma dernière option. Quand la médecine conventionnelle ne fonctionne pas, certains vont chez le prêtre ou le marabout. Moi je n’avais plus que la médecine traditionnelle africaine concentrée dans ce bloc de karité jaune.

Je rédigeais alors mon mémoire de fin d’études, sur les stratégies de développement du commerce international du karité pour l’Afrique. Cet eczéma qui avait disparu en une semaine grâce au karité brut du Bénin (et aux séances de sauna), m’a permis de réaliser l’efficacité supérieure de ce produit naturel exclusivement produit par les femmes africaines mais longtemps dénigré par l’industrie cosmétique et dénaturé par raffinage industriel.

Des études et des chiffres pour donner de la valeur au karité

Grâce à mes recherches dans le cadre de ce mémoire, j’ai aussi compris que plus qu’un ingrédient cosmétique, l’arbre de karité était un trésor de la nature méconnu, pour lequel tout était à écrire et raconter.

Les multinationales avaient fait connaître le karité dans les années 80 mais dans l’histoire qu’elles racontaient à leurs client.e.s, elles, multinationales étaient les héroïnes, sauveuses des femmes africaines qui ne savaient pas comment produire un karité de qualité premium.

Karité est née pour raconter la vraie histoire du karité, celle qui a permis à des multinationales de faire fortune sur le dos de femmes exploitées depuis un siècle afin de produire toujours plus. Produire plus n’est pas un problème quand la richesse crée est équitablement répartie.

En 2020, la FAO indiquait dans la première étude sur la rémunération des femmes du karité, que leur rémunération annuelle moyenne était de 62 euros par an. Soit 10 fois moins que le seuil de pauvreté.

Karethic n’est qu’une petite entreprise, pourtant les productrices partenaires avec lesquelles nous travaillons gagnent un revenu 2 à 3 fois supérieur au seuil de pauvreté et doivent en contrepartie scolariser leurs filles afin que l’histoire de l’exploitation de femmes par l’industrie du karité ne se reproduise pas. C’est donc possible.

Notre formule magique : Mettre en lumière le métier et savoir-faire de ces femmes, leur permettre de produire leur merveilleux beurre de karité brut de qualité supérieure, dans des conditions dignes et respectueuses de leur santé, raconter enfin la véritable histoire du karité par les femmes africaines et faire découvrir les trésors de l’arbre de karité pour sauver des peaux naturellement, en toute simplicité et authenticité, c’est la promesse que j’avais faite aux productrices du Bénin en 2009. C’est la raison d’être de Karethic.

Ces femmes ont sauvé ma peau et ont sauvé des centaines de milliers d’autres peaux depuis 2010.

Bienvenue dans notre aventure et merci d’en faire partie ! A bientôt,