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Pétition: Justice Sociale et Climatique pour les Femmes du Karité

Texte intégral de la pétition publiée par l’Alliance Internationale pour les Femmes du Karité sur la plateforme Change.or

Nous, citoyennes et citoyens engagés, dénonçons les défaillances de l’industrie quant à la garantie de la qualité ainsi que des impacts environnementaux et sociaux positifs des produits issus de l’arbre de karité naturel et plus particulièrement le beurre de karité.

Nous demandons une mobilisation de la société civile, des institutions et autorités publiques mondiales en faveur des productrices de karité et pour la protection des consommateurs contre la tromperie.

A l’occasion de la journée mondiale du Commerce Equitable ce 8 mai 2021, nous proposons 8 solutions pour la défense des intérêts des productrices de karité et la protection des consommateurs contre la tromperie.

Le constat :

Depuis des siècles, 16.000.000 de femmes collectrices et productrices de karité sont soumises à une dépendance financière vis-à-vis des acheteurs internationaux (marques cosmétiques ou agroalimentaires, industriels du raffinage) avec pour conséquence des prix d’achat très bas. Cela est possible car le rôle de ces femmes africaines dans l’industrie n’est pas reconnu ni valorisé. Tout se passe comme si leur travail, leur savoir-faire, leur expertise n’existaient pas ou n’avaient aucune valeur ou utilité. Pourtant les chiffres ci-dessous démontrent le contraire.

Les problématiques :

  • Les femmes productrices de karité sont, très souvent, réduites au rôle de collectrices dans des plantations de karité ou remplacées par des machines industrielles jugées plus rentables et productives qu’elles. Pourtant les méthodes de production permettant d’obtenir un karité de qualité et d’efficacité supérieure ne reposent que sur le savoir-faire, le travail artisanal et l’expertise de ces femmes. Pour assurer une disponibilité constante de la matière première sans dépendre des femmes africaines, des industriels ont privilégié la technique d’extraction intensive et de raffinage du beurre de karité.
  • Le résultat obtenu par ces procédés est un beurre raffiné industriellement, désodorisé, de couleur blanche, dont les vitamines sont fortement réduites par le traitement chimique (hexane cancérigène) ou mécanique (traitement à la vapeur d’eau à haute température). Mais ce beurre de karité raffiné industriellement est vendu au consommateur comme étant l’authentique beurre de karité artisanal des femmes africaines, riche de ces nutriments tant recherchés dans l’industrie cosmétique. Pourtant le beurre de karité artisanal lorsqu’il est produit dans des conditions écologiques et respectueuses des droits humains est de couleur jaune à crème avec un arôme gourmand de noisette.
  • Avant l’achat, il est donc dans la grande majorité des cas, impossible pour le consommateur d’identifier si le karité acheté a été traité/raffiné ou non. Cette mention n’étant pas obligatoire sur les emballages.
  • Pour les productrices de karité leur savoir-faire en capacité d’améliorer leur niveau de vie et leur autonomie vis-à-vis des acheteurs internationaux reste effacé par l’industrie à travers le raffinage mais aussi le silence des marques, l’inaction des autorités publiques et de quelques organismes de certification/labels.
     

Par conséquent, afin de parvenir à une reconnaissance officielle du rôle et du savoir-faire des productrices de karité ainsi qu’à la fin d’une tromperie du consommateur perpétuée depuis les années 80 dans l’industrie cosmétique au détriment de ces femmes, nous demandons :

          Dès 2021 :

  1. L’affichage clair de la qualité raffinée ou non raffinée (brute) du beurre de karité, aussi bien en cosmétique qu’en alimentaire, surtout lorsque celui-ci est présenté comme étant 100% pur et naturel.
  2. L’arrêt du dénigrement systématique et en toute impunité du karité brut produit par les femmes africaines par l’instauration de normes de qualité officielles et connues du consommateur*
  3. Un financement plus important par les institutions publiques internationales de toutes coopératives de productrices de karité souhaitant s’engager dans la garantie biologique afin de protéger leurs biens les plus précieux : leur santé et les parcs de karité naturels. 
  4. Un financement plus important par les institutions publiques internationales de toute initiative d’IGP (Indication Géographique Protégée) permettant de préserver et valoriser le patrimoine et savoir-faire des femmes africaines à la base de toute production de beurre de karité.
  5. L’appui de programmes de paiement pour Service Environnementaux fournis par les femmes productrices de karité par arbre de karité protégé. L’empreinte carbone de l’arbre de karité naturel étant négative : -1,13 tonnes de CO2/tonne d’amandes**.

    Avant 2023:
  6. L’affichage clair des taux moyens intrinsèques de vitamines (notamment insaponifiables-Actifs naturels nourrissants, cicatrisants, désinfectants, anti-inflammatoires) et des acides gras essentiels et libres contenus dans le beurre de karité proposé au consommateur. Des informations permettant de garantir la qualité , l’efficacité l’innocuité du beurre de karité.

    Avant 2024:
  7. Une production biologique et écologique garantie pour au moins 50% de la production mondiale de karité avec a minima des résultats d’analyses de pesticides synthétiques par lots de production.
  8. Une relation commerciale juste et garantie pour au moins 50% de la production mondiale de karité avec a minima la transparence sur le prix au kg du beurre de karité brut payé aux productrices. 

Dans un contexte de dérèglement climatique accéléré, de perte de biodiversité et d’accroissement des inégalités, des actions et initiatives à impact positif devraient être soutenues par les autorités publiques, les marques responsables et les citoyens engagés pour la justice climatique et sociale pour permettre de :

●     Réduire la pollution – celle induite par le raffinage industriel intensif.

●     Encourager la résilience de toutes les populations avec la possibilité pour chacun d’accéder à un revenu digne, en particulier les femmes africaines en premières lignes face aux impacts du dérèglement climatique et la pollution générée par les pesticides et engrais de synthèse. 

●     Protéger ce qui peut encore être sauvé : les parcs de karité naturels centenaires, source d’alimentation, puits de carbone, refuges pour les insectes et les abeilles, barrières naturelles contre les inondations et glissements de terrain. 

●     Atteindre un impact positif sur leurs territoires pour les femmes productrices de karité afin de garantir, entre autres, une indépendance financière, la souveraineté/sécurité alimentaire, et à terme abolir les inégalités femmes/hommes, notamment ce qui touche au droit foncier, garantir la scolarisation des enfants et notamment celle des filles, source de progrès et de développement.

De bonnes pratiques existent déjà sur le terrain, mises en œuvre par des acteurs pionniers. Ainsi, en France et au Bénin Karethic est et a été la première filière et marque valorisant le beurre de karité artisanal, brut, bio et équitable, dans des produits cosmétiques quand, en 2010, la quasi-totalité de l’offre cosmétique se composait essentiellement d’un karité raffiné, (désodorisé, décoloré, traité à 180°c) pour des besoins de stabilisation et de disponibilité constante de cet ingrédient pour l’industrie.

Un besoin de stabilisation d’une huile brute qui pourtant ne nécessite aucun traitement ni stabilisation (le karité brut et frais contient naturellement de la vitamine E antioxydante) dès lors qu’elle est de bonne qualité et produite dans des conditions dignes, saines et écologiques.

Depuis, plusieurs marques et distributeurs ont intégré le karité brut dans leur offre et confirment l’inutilité du raffinage systématique dès lors que le beurre de karité brut est de bonne qualité: Buly 1803, Oolution, Mama Sango, Biocoop, Naturalia, Mademoiselle Bio… Cette qualité s’obtient grâce à une rémunération juste, le respect de la dignité de ces femmes et la reconnaissance de leur rôle indispensable non seulement pour l’industrie mais aussi et surtout pour la planète. 

16 millions de femmes africaines ont contribué et contribuent toujours à la lutte contre le dérèglement climatique en protégeant 1 milliard 70 millions d’arbres de karité qui représentent une valeur d’externalité positive d’environ 270 millions USD par an**. Elles ont aussi contribué à la naissance et contribuent toujours à la prospérité des industries agroalimentaires et cosmétiques en Europe, en Asie et aux Etats-Unis.

Ces femmes demeurent cependant dans la pauvreté dans le silence le plus total avec un revenu annuel tiré du karité de (62 euros) 75 USD** par an.

Il est temps de leur rendre justice. Dans l’intérêt du climat et dans l’intérêt de tous.

Citoyens, marques responsables, personnalités publiques, associations, pour  rejoindre ou soutenir les propositions de l’Alliance Internationale Pour les Femmes du Karité (AIFK), nous vous invitons à signer cette pétition et/ou soutenir l’AIFK

*Le beurre de karité artisanal brut, produit par les femmes africaines souffre depuis des décennies d’une réputation désastreuse entretenue par des acteurs de l’industrie produisant ou utilisant du karité raffiné industriellement. Des normes de qualité officielles sont essentielles pour surmonter cette problématique.

**Chiffres et données sur le marché mondial du karité (Sources :  Développement de la filière karité – FAO GSA, 2020 ) :

Nombre d’arbres de karité dans 21 pays : 1.070.000.000

Tonnes de carbone fixé par les arbres de karité : 1,5 millions de tonnes de carbone (CO2) par an

Richesse créée par l’industrie du karité : 203 millions USD/an

Nombre de femmes dans l’industrie du karité : 16 millions

Revenu annuel issu du karité par femme : 75 USD

Selon une étude effectuée dans le nord du Ghana, 90 pourcents des femmes considèrent le karité comme la principale source de leurs moyens de subsistance.

Selon le GIEC les températures en Afrique de l’Ouest vont augmenter de 3 °C à 6 °C d’ici 2100 et des conditions climatiques exceptionnelles surviendront d’ici les années 2040 (GIEC, 2014)

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